« Consacrer toute notre énergie, être complètement, s’améliorer, faire le bien, le bon… » voilà le genre de propos que l’on pourrait trouver dans n’importe quel livre de management néo-libéral. Ce champ sémantique demeure tout à fait adapté à la recherche de bénéfices financiers, à l’atteinte d’objectifs boursiers, aux volontés de n’importe quel DRH. Ici seul le sujet est différent. On ne parle pas d’économie mais d’une personne. Demeure l’injonction de faire toujours plus, toujours mieux. Même la petite fille qui dessine sur le mur au grand désespoir de sa mère le fait avec une règle pour créer des formes géométriques parfaites. Mais quel enfant dessine comme ça? Comprendre que le bonheur ne réside pas dans la grosse maison, la grosse voiture ou la grosse télé est une première étape. Mais quelle différence y a-t-il entre se donner des objectifs de réussite extérieure et s’accabler d’objectifs intérieurs. L’épuisement professionnel laisse place à l’épuisement d’être soi.
Sous couvert d’humanisme, un dessin comme celui-ci ne fait que reproduire la catéchèse néo-libérale adaptée à la personne, conduisant du burn-out au burn-in. Les buts changent mais l’épuisement, l’injonction, la culpabilité demeurent. Il est temps que le capitalisme du développement nous foute sincèrement la paix. Cessez de vouloir vous améliorer, laissez le balancier trouver son point d’équilibre, ce sera déjà beaucoup.