Tristesse de la quantité à l’heure du manque d’espace
Certains pensent qu’après, plus rien ne sera comme avant. Malheureusement je ne partage cet optimisme. La peur a envahi les rues, partout de petits caporaux, au gel et à la contredanse suspectent et verbalisent. La quantité des jours à vivre dans l’isolement a été préférée à la qualité de vie, aux relations et aux embrassades. Mais que valent ces journées sans amour?
L’organisation scolaire était déjà dans le paradoxe quotidien d’enfermer les enfants en prétendant les libérer, mais là…
Le déconfinement dans des espaces encore plus confinés que les appartements, sans contact, masqué, sans matériel partagé… qui peut penser que c’est une bonne idée, qui peut croire que nous sommes en présence d’un espace éducatif? L’absurdité devient ici un art majeur! L’école est un lieu pour garder les enfants afin que les parents aillent travailler à temps plein. Lorsque nous disions cela il y a encore quelques semaines nous étions des cyniques, mais alors que penser de ces décisions gouvernementales qui privilégient le déconfinement entassé et le manque d’espace plutôt que de rouvrir les aires de jeu, les parc nationaux et en France les forêts et les plages?
Si nous acceptons ces absurdités, si nous nous laissons gagner pas la peur, si nous préférons la quantité à la qualité alors il y a peu de chance que le monde change.
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Souvenirs de moutons
L’été dernier avec les enfants nous avons eu la chance de rejoindre l’équipe d’ Escouade Biquette pour être des bergers bénévoles quelques fois durant les mois de juillet et août. L’expérience nous a marqué et les enfants rêvent de revoir les moutons bientôt. Moi aussi je dois dire!
Ce qui m’a le plus frappé est que les moutons ne sont pas ce que l’on pense d’eux et à plusieurs égards ils nous rendent bien l’opinion que l’on s’en fait. Certains jours ils étaient un troupeau mais d’autres pas du tout. Chacun a sa personnalité, ses habitudes. Parfois un ou une leader se dégage mais le lendemain la même brebis préfère la solitude. Nous qui croyions garder les moutons, les conduire, les guider, nous avons dû nous habituer à les suivre, respecter leur enthousiasme au sortir de la bergerie pour toutes les herbes fraîches, s’asseoir avec eux quand ils avaient besoin de ruminer à l’ombre, repartir quand ils en avaient assez.
Nous avons appris à vivre à leur rythme, sans avoir besoin de se parler. Les moutons viennent parfois chercher le contact, aiment se faire flatter, ils se couchent près de nous, posent leur tête sur nos jambes, et comme les chiens réclament de l’attention. Ils n’attendent de nous aucune récompense ou nourriture puisque l’herbe est partout, seulement la rencontre et un peu d’affection. Et c’est pourtant nous qui en recevons le plus.
Ce qu’il faut gérer ce sont les humains, les irrespects, les enthousiasmes un peu tenaces des tout petits humains, les attroupements de nos congénères… et le troupeau n’est pas toujours celui qu’on croit. J’espère retrouver les moutons cet été, nous n’avons pas fini d’apprendre d’eux.