J’aurai la chance de venir dans le sud de la France et en Corse pour quelques présentations en octobre. Je serai en Corse du 4 au 10 octobre, à Ajaccio pour un atelier et une conférence la fin de semaine du 6-7 octobre (détails à venir). Il reste une disponibilité le 11 octobre pour une conférence quelque part entre la Provence et l’Occitanie. Avis aux intéressé(e)s!
Une cabane dans les bois
Ceux qui me connaissent savent l’importance que j’accorde à l’enfance mais aussi à la vie dans les bois, au contact avec la nature… Nous avons enfin pu réaliser ce futur souvenir d’enfance grâce à l’aide des amis venus contribuer à la construction. Nous nous sommes offert une cabane en forme de bateau, perchée entre les arbres. Une façon de regarder au loin, dans le vent, vers le soleil levant… Il reste à poser le toit et une tyrolienne pour que l’aventure soit complète…
Poétique de l’espace intérieur: bienvenue chez nous!
La maison est notre coin du monde. Elle est (…) notre premier univers. Elle est vraiment un cosmos. Un cosmos dans toute l’acception du terme. Vue intimement, la plus humble demeure n’est-elle pas belle ? Les écrivains de l’humble logis évoquent souvent cet élément de la poétique de l’espace. Mais cette évocation est bien trop succincte. Ayant peu à décrire dans l’humble logis, ils n’y séjournent guère. Ils caractérisent l’humble logis en son actualité, sans en vivre vraiment la primitivité, une primitivité qui appartient à tous, riches ou pauvres, s’ils acceptent de rêver. (…) Les souvenirs du monde extérieur n’auront jamais la même tonalité que les souvenirs de la maison. En évoquant les souvenirs de la maison, nous additionnons des valeurs de songe ; nous ne sommes jamais de vrais historiens, nous sommes toujours un peu poètes et notre émotion ne traduit peut-être que de la poésie perdue.
Gaston Bachelard
Excuse-toi!
Mes enfants participent à un camp de jour (centre aéré pour les français). L’autre soir, Lylhèm était dans le bureau de la directrice. Elle voulait qu’il s’excuse pour avoir grimpé dans les arbres et ainsi avoir donné le mauvais exemple, « et si tout le monde veut faire ça? », arguait-elle, « et si un enfant se blesse… ». J’arrive donc sur cette discussion-réprimande. La directrice cherche du regard un soutien de ma part.
Je demande à Lylhèm:
Quelqu’un t’a-t-il demandé de monter à l’arbre? T’a-t-on donné l’autorisation de grimper? Quelqu’un t’a-t-il aidé à monter? Es-tu tombé? Pour toutes ces questions la réponse fut « non »
Je conclue en disant : Alors Lylhèm excuse-toi d’avoir fait preuve d’initiative, de liberté, d’autonomie et de compétence! Ajoutant qu’il aurait été impossible que « tout le monde » le suive et que si un ou deux l’avaient voulu, c’était une belle occasion d’éducation à l’équilibre et à la prise de risque. Lylhèm devait s’excuser si l’équipe avait choisi l’interdiction au lieu de l’éducation… La directrice m’a dit qu’elle allait réfléchir à ça.
Je partis dans les bois…
Je partis dans les bois parce que je voulais vivre selon mûre réflexion, affronter seulement les faits essentiels de la vie, et voir si je ne pouvais apprendre ce qu’elle avait à enseigner, pour ne pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n’avais pas vécu. Je ne voulais pas vivre ce qui n’était pas la vie, vivre est si précieux, non plus que je ne souhaitais pratiquer la résignation plus que nécessaire. Je voulais vivre profondément et sucer toute la moelle de la vie, vivre assez solidement et en spartiate pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas elle, couper une large bande et raser de près, acculer la vie dans un coin, et la réduire à sa plus simple expression, et si elle se révélait mesquine, en dévoiler toute sa réelle mesquinerie à la face du monde, ou si elle s’avérait sublime, le savoir par expérience pour être capable d’en rendre un compte fidèle dans ma prochaine excursion. H-D Thoreau