Il existe plusieurs raisons rationnelles de scolariser un enfant mais aucune ne concerne son éducation. La société a besoin d’écoliers, certains parents ont besoin de l’école, mais l’enfant n’a nul besoin d’enfermement et de mise en discipline. N’importe quelle personne honnête peut faire le constat que l’école ne respecte ni les besoins chrono-biologiques de l’enfant, ni ses besoins de mouvement, de jeu libre ou de contact nature. Toutes ces dimensions dont la science démontre chaque jour, (suivant en cela l’intuition des grands pédagogues), l’impérieuse nécessité pour un développement équilibré. L’école limite le temps de l’enfant, organise son espace, et lui inocule l’obéissance et la conformité en guise de bonne conduite. Comment donc une personne honnête pourrait prétendre que la scolarisation est dans l’intérêt de l’enfant? La réponse la plus immédiate est que l’enfant ne pourra pas toujours choisir et que c’est une façon de l’habituer à sa future vie d’adulte. Mais alors que deviennent les prétentions à l’émancipation, au développement, au bonheur…? Implicitement cela signifie-t-il que le bonheur est dans l’obéissance et la conformité? Quiconque prétend cela se ment à lui-même et à ses enfants. Il se rassure en entretenant chez sa fille ou son fils l’idée que la vie ne peut être qu’une question de choix à l’intérieur de balises que d’autres fixeront toujours pour lui. J’encourage donc chaque parent à dire la vérité à leurs enfants scolarisés:
« Ta scolarisation correspond à un mode de vie industriel généralisé que je sais oppressant et dévoreur de temps de qualité. Je n’ai pas trouvé la force, les moyens, la méthode de déjouer, de remplacer, d’améliorer ce mode de vie. Tu vas donc à l’école à cause du manque d’imagination de notre époque et peut-être aussi à cause du manque de courage des adultes pour bâtir un monde plus respectueux de tes besoins fondamentaux »
Mais qu’on cesse de dire aux enfants qu’ils vont à l’enfermement pour leur libération. Merci pour eux!