J’arrive dans la cours. La cabane en bois que nous avons fabriquée avec Eÿkèm et ses amis en septembre, n’est toujours pas accessible. On attend l’autorisation de la commission scolaire. Pour interdire l’accès aux enfants, une corde a été accrochée tout autour désignant un périmètre de sécurité. Lylhèm utilise cette corde comme hamac et s’y couche dessus en équilibre. Au moment où j’arrive dans la cours, trois filles veulent à tout prix le faire tomber de sa corde en criant que c’est interdit, que c’est dangereux, qu’ils vont aller le dire au prof. Elles lui crient des noms, le bousculent, le menacent… Bref un déchaînement de violence envers Lylhèm qui ne dérangeait personne si ce n’est le conformisme militant de ces trois filles.
Je demande où est Eÿkèm et sa professeure me dit qu’il est en « rattrapage ». Je demande naïvement ce qu’il rattrape, mais je n’ai pas d’explication. Je vais donc voir à l’intérieur et trouve Eÿkèm assigné à une chaise avec trois autres de ses condisciples. Il est en fait puni, privé de récréation, de mouvement et de parole. C’est cette entrave physique, châtiment imposé au corps que l’on appelle « rattrapage »!
Une chance que mes enfants soient dans une école alternative!
Très triste de lire ces lignes et cela doit vous peiner. J’espère que les enfants n’ont pas perdu leur joie de vivre.