Apprendre la conjugaison des verbes, Lylhèm s’en fait une montagne. J’ai donc décidé de lui offrir cette montagne à gravir avec les camps de base (être et avoir au présent) puis les premières étapes (1er et 2ème groupe au présent) jusqu’au sommet de difficulté (3ème groupe au présent). Ensuite une tranquille redescente à l’imparfait et au futur. Croyez-le ou non, ce qui posait problème depuis des années a été résolu dans la semaine. Il a même agrémenté mon dessin d’un squelette de dinosaure! Sans doute qu’il était prêt, sans doute que de visualiser les niveaux de difficulté l’a un peu aidé aussi. Peu importe. Lylhèm vient de réussir une ascension dont il est bien fier.
La montagne, la difficulté, qui vient de leurs conceptions glanées ici et là (et parfois on-ne-sait-où!), je vois déjà ça avec ma puce théoriquement-en-maternelle. Quand on réussit à dédramatiser, c’est fou la réussite qu’ils se permettent, hein?! Le pluriel et le singulier, le féminin et le masculin: ma fille voyait déjà des montagnes (ce n’était que de nouveaux mots!) jusqu’à ce que je lui dise qu’elle les utilisait déjà, qu’elle corrigeait déjà son anglophone de père, qu’elle savait ça d’instinct. La question terrible, c’est… qu’advient-il de ces montagnes quand l’enfant, en classe, n’ose pas dire « Euh là je comprends pas » ou « Au secours! »?
(On appelle ça un retard? Un manquement? Pire encore, de nos jours? Oh que je remercie encore (feu) Monsieur Cholette, qui a sauvé ma peau en un seul midi, quand il a vu qu’en secondaire I, je pouvais écrire sans faute, mais aussi sans comprendre ce qu’étaient un complément d’objet direct ou un complément du nom, ce qui allait me mener à un échec complet dans son cours de latin! Il a changé le reste de ma vie, cet homme.)