Les évaluateurs adultes se plaisent à penser que les enfants apprennent de façon régulière et progressive. Ce qui, avouons-le, facilite beaucoup le travail de l’évaluateur puisqu’il serait possible de savoir à l’avance les compétences acquises à tel moment et donc de situer l’enfant sur une grille de compétences. Mais ceux qui pratiquent une discipline artistique savent bien qu’il n’en va pas de même. Les apprentissages avancent par bonds, paliers, oublis, blocages, révélations, reculs et illuminations. Sur la photo on peut voir à gauche un dessin de mon fils Eÿkèm (7 ans) réalisé hier matin et à droite un dessin d’Eÿkèm réalisé hier à midi. Entre les deux, aucun cours, aucune intervention de ma part ou de son frère. Il n’y a que deux heures entre les deux dessins. L’acquisition progressive et programmée des compétences est un mythe scolaire.