Le Carré Libre que je suis depuis plusieurs années et qui m’avait fait l’honneur de me demander d’en être un des parrains vit des difficultés aujourd’hui. Son erreur majeure est sans doute d’avoir nommé la liberté dans son nom. Je suis triste de cette situation, de cette époque, de ces injonctions à l’angoisse. Dans les années 70 plusieurs initiatives ministérielles avaient vu le jour comme le Centre d’Expérimentation Pédagogique (CEP) de Florac (il est vrai dans le cadre du ministère de l’agriculture et de ses lycées agricoles). On y promeut encore l’éducation par la nature et le plein air. Mais le monde a changé et la liberté d’obéir semble être la seule qui nous est proposée aujourd’hui!
Ces dernières années il y avait des pressions, des menaces, des mains tendues vers la compréhension d’un certain vivre ensemble où chacun ne peut pas faire tout ce qu’il veut quand même. Et puis les amalgames des écoles hors contrat avec le terrorisme, la radicalité religieuse. Si bien qu’aujourd’hui la normalité passe à l’attaque, elle peut décider qu’elle sait mieux qu’un enfant et que ses parents et toute une communauté s’appuyant sur des décennies de recherches, de publications, d’expériences partout à travers le monde, qu’elle sait mieux que les intuitions des grands pédagogues autant que des résultats les plus pointus des neurosciences ce qui va permettre l’apprentissage! Les premiers de la classe, le recteur et le juge savent!
Comment le savent-ils, on vient de le dire ce sont les premiers de la classe, ceux qui se sont le mieux conformés, moulés, glissés dans le système scolaire classique qui décide que l’alternative n’est pas bonne! Pas conforme!
Je suis en colère!