L’intérêt supérieur de l’enfant?

Voilà bien une drôle d’expression qui a refait surface dans le débat public. Le ministre français annonce que l’instruction en famille doit tenir compte de l’intérêt supérieur de l’enfant et que ses services distribueront éventuellement des autorisations en tenant compte de celui-ci.

En résumé certains esprits supérieurs s’arrogent le droit de déterminer mieux qu’une famille qu’ils ne connaissent pas l’intérêt supérieur de Maëlle, Théo, Youri ou Mohamed et d’autoriser leurs parents à les éduquer! On mesure le progrès!

Le sous-entendu de tout cela est premièrement que les parents ne sont pas les mieux placés pour déterminer l’intérêt de leurs enfants mais bien plus que l’enfant est par nature irresponsable et que seul un adulte étranger peut être garant de son intérêt supérieur. Que cet adulte cède quotidiennement à des petits plaisirs comme fumer ou boire a contrario de l’intérêt supérieur pour sa santé n’y change rien. Que cet adulte travaille sous le joug d’une hiérarchie tatillonne lui occasionnant stress, burn-out, parfois démission voire suicide, est sans doute la preuve de sa capacité à toujours prendre en compte l’intérêt supérieur pour sa santé physique et mentale. N’en doutons pas.

Bien plus l’enfant serait incapable de mesurer que manger trop de chocolat peut occasionner un mal de ventre, que de se jeter d’un mur de huit mètres de haut est dangereux, que d’insulter quelqu’un est socialement inapproprié. Bref nos enfants sauvages et leurs parents étant incapables de mesurer l’intérêt supérieur, ils devront interrompre leur cycle naturel de sommeil chaque matin pour aller se le faire expliquer par un adulte épuisé dans une classe surchargée, un masque sur le visage. L’intérêt supérieur de l’enfant est drôlement surprenant quand on n’a pas l’habitude. On comprend qu’il soit confié à des professionnels.

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